devers [1]
prép. (de-vêr ; l's ne se lie pas : de-vêr un bois ; cependant quelques-uns lient : de-vêr-z un bois)	 
- 1Du côté de. L'autre se relevant devers nous vint se rendre . [Régnier, Satires]Le prêtre avait à peine obtenu du silence, Et devers l'Orient assuré son aspect.... [Corneille, Polyeucte]Tout un grand peuple armé fuyait devers le port . [Corneille, La mort de Pompée]Mais quel mauvais démon devers nous le conduit ? [Corneille, Héraclius, empereur d'Orient]Quel bon démon devers moi vous envoie ? [Corneille, ib. V]C'est devers vous qu'il penche . [Corneille, Attila]Mille fois pour vous voir il a de ces remparts Devers Thèbes jeté les yeux de toutes parts . [Rotrou, Antigone]Enfin, la Rancune l'ayant tourné dans sa chaise devers le feu dont l'on avait chauffé les draps, il ouvrit les yeux . [Scarron, Le Roman comique]Tourne un peu ton visage devers moi . [Molière, George Dandin]Celui qui maintenant devers vous est venu . [Molière, Sganarelle, ou Le cocu imaginaire]La faisant tourner un peu devers lui . [Molière, Le sicilien, ou L'amour peintre]Pour s'enfuir devers sa tanière . [La Fontaine, Fables]Il s'en allait devers Château-Guillaume . [La Fontaine, Orais.]Il se rendra devers mon cabinet . [La Fontaine, Confid.]J'ai des cavales en Égypte qui conçoivent au hennissement des chevaux qui sont devers Babylone . [La Fontaine, Vie d'Ésope.]Ne tournez point tant la tête devers eux . [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]C'est ainsi devers Caen que tout Normand raisonne . [Boileau, Epîtres]Plus que jamais confus, humilié, Devers Paris je m'en revins à pié . [Voltaire, Le pauvre diable]Lorsqu'à Berlin vous commençâtes à prendre ce vol immortel Devers la gloire où vous volâtes . [Voltaire, Poèmes et épîtres]Proclès, ayant fait venir ses petits-fils devers lui, les chérissait comme on peut croire . [Courier, Lettres de France et d'Italie]
- 2Approchant. Il a poussé sa chance, Et s'est devers la fin levé longtemps d'avance . [Molière, Les fâcheux]
- 3Par devers, loc. prép. En la possession de. Il avait par devers lui des preuves suffisantes du contraire . [Hamilton, Mémoires du chevalier de Grammont]Quand on a par devers soi de longs services . dans RICHELET]Par devers soi, au fond de son esprit ou de son coeur. Tout fut secret ; et quiconque eut du bon, Par devers soi le garda sans rien dire . [La Fontaine, Berc.]Par devant. Se pourvoir par devers le juge, se pourvoir à son tribunal. 
REMARQUE
Devers a vieilli ; cependant il est si bien autorisé qu'on pourrait sans scrupule en faire usage.
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